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Le contexte du décret tertiaire et la question des bâtiments concernés
Depuis la mise en place du décret tertiaire, de nombreux acteurs s’interrogent sur la manière d’identifier précisément les bâtiments concernés. En effet, ce texte impose aux propriétaires et exploitants de bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m² de réduire progressivement leurs consommations d’énergie finale. Cependant, une question revient souvent : existe-t-il un référentiel national officiel permettant de lister clairement ces usages et de déterminer les sites soumis à cette réglementation ? La réponse est nuancée. Il n’existe pas de liste exhaustive des bâtiments concernés, mais plusieurs outils et sources officielles permettent de s’orienter efficacement et d’anticiper les obligations réglementaires.
Un référentiel national partiel : l’Observatoire DPE et les bases cadastrales
Le législateur n’a pas prévu un répertoire unique centralisant tous les bâtiments tertiaires. Toutefois, il existe plusieurs bases de données publiques qui servent de points de repère. L’Observatoire des diagnostics de performance énergétique (DPE) fournit des informations utiles, notamment sur les typologies de bâtiments et leur consommation. De plus, les bases cadastrales recensent la destination des biens immobiliers, ce qui permet de distinguer les locaux d’activités tertiaires des autres. Même si ces outils n’équivalent pas à un référentiel exhaustif, ils constituent une première étape pour vérifier si un bâtiment est susceptible d’entrer dans le champ du décret tertiaire. Ainsi, l’identification repose sur un croisement d’informations juridiques, fiscales et techniques.
Le rôle de la plateforme OPERAT dans l’identification
Pour répondre au besoin de clarté, l’Ademe a mis en place la plateforme OPERAT. Cet outil est devenu incontournable, car il permet aux assujettis de déclarer leurs consommations énergétiques et d’obtenir un suivi réglementaire. C’est à travers cette plateforme que la conformité au décret tertiaire est vérifiée. OPERAT sert donc indirectement de référentiel opérationnel : si un bâtiment y est enregistré et qu’il dépasse les seuils de surface, il est considéré comme concerné. Cependant, l’inscription repose sur la responsabilité des propriétaires et gestionnaires. Cela signifie qu’il n’existe pas une liste publique accessible à tous, mais un outil de suivi déclaratif qui fait office de base de référence officielle.
Comment identifier concrètement un bâtiment assujetti ?
La méthode repose sur plusieurs critères précis. D’abord, la surface plancher doit excéder 1 000 m², que ce soit pour un bâtiment unique ou un ensemble de bâtiments situés sur une même unité foncière. Ensuite, l’usage doit être majoritairement tertiaire : bureaux, commerces, établissements de santé, enseignement, hôtellerie, etc. Enfin, il convient d’examiner les données fiscales (taxe foncière, cadastre) et énergétiques pour confirmer l’assujettissement. En pratique, il revient au propriétaire ou au preneur à bail de vérifier ces éléments et de procéder aux déclarations sur OPERAT. Ainsi, si un gestionnaire se demande si son bâtiment est soumis au décret tertiaire, il doit s’appuyer sur ces critères objectifs plutôt que sur un hypothétique registre national unique.
Les limites d’un référentiel centralisé
La mise en place d’un référentiel national exhaustif soulève plusieurs obstacles. D’une part, les bâtiments tertiaires sont extrêmement diversifiés et peuvent appartenir à des propriétaires privés, publics ou institutionnels. Centraliser ces informations nécessiterait une coordination complexe entre administrations fiscales, urbanistiques et énergétiques. D’autre part, certains bâtiments présentent un usage mixte, ce qui rend leur classification délicate. Ainsi, plutôt que de créer un registre universel, le gouvernement a privilégié une approche déclarative via OPERAT. Cette stratégie responsabilise les acteurs tout en permettant à l’État de contrôler et d’accompagner la mise en œuvre du décret tertiaire.

Quelles solutions pour les acteurs du secteur ?
Face à l’absence de référentiel unique, les entreprises et collectivités doivent adopter une démarche proactive. La première étape consiste à réaliser un audit interne du patrimoine immobilier, en recensant les surfaces et les usages de chaque bâtiment. Ensuite, il est conseillé de consulter les données cadastrales et énergétiques disponibles pour vérifier la conformité réglementaire. Enfin, l’inscription sur OPERAT doit être effectuée sans délai pour assurer le suivi des consommations et la traçabilité. En s’appuyant sur ces démarches, un acteur peut s’assurer de sa conformité au décret tertiaire et anticiper les prochaines échéances réglementaires.
Conclusion : vers une meilleure lisibilité grâce à OPERAT
En conclusion, il n’existe pas aujourd’hui de référentiel national exhaustif listant tous les bâtiments tertiaires concernés par le décret tertiaire. Toutefois, la combinaison des bases cadastrales, des données énergétiques et surtout de la plateforme OPERAT permet d’obtenir une vision fiable et opérationnelle. Les propriétaires et exploitants doivent donc s’appuyer sur ces outils, réaliser leurs propres audits et se responsabiliser dans leurs démarches. Pour aller plus loin, il est fortement recommandé de se faire accompagner par un expert en efficacité énergétique, capable d’optimiser la conformité et de proposer des solutions concrètes de réduction de consommation. N’hésitez pas à solliciter un conseil ou un devis spécialisé afin de garantir votre mise en conformité et d’anticiper vos futures obligations.
FAQ
1. Comment savoir si mon bâtiment est soumis au décret tertiaire ?
Un bâtiment est concerné s’il a une surface supérieure à 1 000 m² et un usage majoritairement tertiaire (bureaux, commerces, enseignement, santé, etc.). La vérification passe par le cadastre, les données fiscales et la plateforme OPERAT.
2. Existe-t-il une liste officielle des bâtiments concernés ?
Non, il n’existe pas de registre public exhaustif. Cependant, OPERAT joue le rôle d’outil officiel pour déclarer et suivre les consommations énergétiques des bâtiments assujettis au décret tertiaire.
3. Que faire si j’ai un doute sur l’assujettissement de mon bâtiment ?
Il est recommandé de réaliser un audit interne, de vérifier les surfaces et usages via les documents cadastraux et énergétiques, puis de procéder à l’inscription sur OPERAT. En cas de doute persistant, il est judicieux de consulter un expert spécialisé.
