La bourse des valeurs est caractérisée par une certaine instabilité. Les prix des actifs fluctuent en fonction des événements exogènes ou endogènes aux marchés financiers. Que peut faire un investisseur pour se protéger d’éventuelles déconvenues liées aux variations des marchés ? Le contrat à terme reste l’une des meilleures solutions. Il couvre aussi bien l’acheteur que le vendeur. Quels sont les avantages et principes fondamentaux de ce concept ?
Sommaire
Contrat à terme : quelle définition ?
Comme on peut s’y attendre, le contrat à terme met en jeu deux parties. L’une propose un produit sur le marché financier (le vendeur). L’autre accepte de reprendre le produit mis en vente (l’acheteur). Ce qui est encore appelé future est un contrat de vente tout particulier. Contrairement à ce qui se fait d’ordinaire, le contrat à terme est conclu pour un délai de livraison ultérieur. La chose mise en vente peut être un produit agricole, une action en bourse, une devise ou une matière première. On peut noter d’autres différences majeures par rapport aux contrats de ventes habituelles. En effet, dans le cadre d’un contrat à terme, l’acheteur et le vendeur ne négocient pas directement. Le produit étant disponible sur un marché organisé, les parties contractantes sont représentées par des négociateurs en bourse. Ce sont des spécialistes qui suivent au quotidien le cours des valeurs boursières. Ils communiquent à leurs clients les cotations en temps-réel des Futures. L’une des plus grosses différences avec les contrats de vente ordinaires réside dans le ferme engagement des parties. Aucun des contractants ne peut a priori se rétracter avant l’échéance convenue. Il faut préciser que deux critères fondamentaux permettent de décrire un contrat à terme : un prix fixe et une échéance bien déterminée.
Contrat à terme : quels éléments ?
Il n’y a pas que l’échéance et le prix qui fondent la nature d’un contrat à terme. Bien que ces deux critères soient déterminants, il en faut plus. Ils doivent cumuler avec le sous-jacent pour que le contrat soit qualifié de future. Que faut-il réellement comprendre de ces 3 composantes d’un contrat à terme ?
- Sous-jacent
Sur le marché financier, l’utilisation du terme « sous-jacent » est fréquente. Il désigne simplement le produit qui fait l’objet des négociations. On distingue 4 types de sous-jacents. Le blé, le coton et le maïs sont classés dans la catégorie des produits agricoles. Au nombre des produits financiers, on peut citer l’indice boursier et les actions. Parmi les sous-jacents qui font régulièrement objet de transactions figurent les matières premières. L’or, le pétrole et autres ressources minières en font aussi partie. Les devises constituent la dernière catégorie. L’euro et le dollar peuvent être la base d’un contrat à terme.
- Le prix
Le prix est évidemment la valeur conférée au sous-jacent. Il est déterminé après négociations entre intermédiaires. Dès que les parties s’accordent sur le prix, le contrat à terme est réputé conclu et donc irréversible.
- L’échéance
L’échéance fait partie des éléments de négociations lors d’un contrat à terme. Les parties s’entendent sur une date bien précise. Quand vient l’échéance, le type de livraison varie selon la nature du sous-jacent. Si c’est un produit agricole par exemple, il s’agira d’une livraison physique. La quantité livrée doit être conforme à la promesse de vente. Ces types de contrat à terme ne sont pas légion sur le marché financier. Si le sous-jacent est une action en bourse, la livraison s’effectuera sous forme de cash settlement. Les parties ont le choix entre deux types d’échéances : les termes trimestriels et mensuels. Dans le premier cas, ces échéances ont lieu tous les troisièmes vendredis des mois de mars, juin, septembre et décembre. Par contre, la date d’échéance des contrats à terme CAC 40 est prévue pour chaque troisième vendredi du mois.
Chambre de compensation : pas de risque de contrepartie
Le contrat à terme ne fonctionne pas comme un marché de gré à gré. Il existe des organes qui régulent le marché financier. Leur rôle est d’empêcher toutes les rétractations possibles. Le contrat à terme étant une promesse de vente ferme, les chambres de compensation évitent les pertes de gains aux parties. Leurs missions se déclinent en 5 rôles majeurs.
Une contrepartie unique
La chambre de compensation est, comme on le sait déjà, l’intermédiaire entre les parties contractantes. Elle est comparable à une caution morale pour lesdites parties. Elle garantit à l’acheteur une livraison effective. Quant au vendeur, elle le rassure du règlement effectif du prix convenu, une fois le délai échu.
Une garantie contre les pertes
Dès que la position est ouverte, l’intermédiaire veille au grain. Il évite aux parties des pertes de gains importantes. Pour cela, la chambre de compensation exige une garantie financière de chaque partie. Elle doit servir à compenser d’éventuels risques. On parle dans ce cas d’appel de marge. Lorsque l’une des parties manque de satisfaire cette formalité, le marché est aussitôt clôturé.
Une mise à exécution des transactions
C’est auprès de la chambre de compensation que toutes les transactions du marché sont enregistrées. Cette dernière actualise régulièrement les données relatives à un marché donné. C’est elle qui fait exécuter les ordres d’achat et de vente sur un même sous-jacent. Elle est donc la courroie de transmission entre les opérateurs boursiers et les détenteurs de titre.
Une mise à disposition des produits disponibles
Le marché financier est très dynamique. Chaque jour, de nouveaux produits sont proposés. La chambre de compensation est chargée de gérer les sous-jacents relatifs au marché dont elle est responsable. Elle apure la liste pour une meilleure visibilité du marché. Elle dispose de la faculté de surseoir à un produit s’il se montre trop fluctuant. Cela permettra aux acteurs de ne pas faire un investissement à perte.
Une régulation du marché boursier
Les opérateurs boursiers détiennent des comptes. Ils sont gérés par la chambre de compensation. Cette dernière s’occupe des comptes des opérateurs intervenant pour le compte du marché dont elle est responsable. À la fin de chaque journée, ces opérateurs doivent solder leurs comptes. Dans le cas contraire, le défaillant est purement retiré du marché.
Longue ou courte : que valent les positions ?
Tous les acteurs d’un marché financier n’y prennent pas part active. Dès qu’un intervenant s’engage sur un contrat à terme, il prend automatiquement position. Mais, toutes les prises de position ne s’équivalent pas. On en distingue d’ailleurs 2. La position courte est celle du vendeur. Ce dernier décide de mettre son produit sur le marché pour faire profit. Il estime que sa valeur va diminuer à une date ultérieure. C’est alors le moment de le vendre à un prix plus intéressant. On parle de position longue quand un acteur du marché décide d’acheter un produit. Sa décision résulte d’une prévision de la hausse de valeur prochaine du sous-jacent visé. Qu’elle soit longue ou courte, une position peut être prorogée malgré la survenance du terme d’un marché donné.
Le Rollover
« Rollover » est un anglicisme qui signifie prolongation. Le contrat à terme et le marché de gré à gré ont en commun cette caractéristique. Investir sur une nouvelle échéance peut optimiser la valeur du sous-jacent. De nombreux investisseurs optent pour cette technique. Elle n’est pourtant pas gratuite. En effet, en cas de rollover, l’investisseur doit payer des frais supplémentaires pour l’octroi d’une nouvelle position. C’est ce qu’on appelle les frais de transaction. En plus de cette obligation, l’investisseur doit payer à son opérateur boursier les frais de rollover.
Comment déterminer le cours d’un contrat à terme ?
Un contrat à terme peut faire également objet de spéculation. Comment en connaître la valeur ? Il faut préciser que le cours d’un tel contrat dépend du produit qui en est l’objet. Il ne faut cependant pas confondre les valeurs du contenu et du contenant. Quoi qu’il en soit, si la valeur du sous-jacent augmente, le prix du contrat aussi augmente. Dans le cas d’un contrat à terme sur indice par exemple, les dividendes des actions sont pris en compte. Les taux d’intérêt entrent également en jeu dans la détermination de la valeur d’un future.
Contrat à terme : pourquoi faire ?
Le recours aux futures présente de nombreux avantages. En dehors des garanties précédemment citées, un contrat à terme peut permettre d’accroître les intérêts.
Une meilleure connaissance des risques
Il est vrai que les fluctuations des marchés boursiers sont en général imprévisibles. Des événements totalement étrangers au marché peuvent faire dégringoler les valeurs des actifs. Mais le contrat à terme s’exécute sur un marché organisé. Avant de s’y engager, l’investisseur est informé à l’avance des spécificités du marché. Il sait à quoi s’attendre. Les futures sont donc des investissements plus sûrs.
Une compensation en cas de chute des valeurs
Il peut arriver que les prévisions ne tiennent plus. Dans ce cas, l’investisseur peut faire face à des pertes conséquentes. Le future prévoit heureusement des mécanismes pour amortir ces pertes. Avant que ce risque ne survienne, il est possible de l’anticiper. La prise d’une position courte peut permettre de vendre le sous-jacent à sa valeur actuelle. Le gain réalisé couvrira en grande partie le manque à gagner qui s’annonce.
Une démultiplication des gains
En cas de prévision juste, l’investisseur peut décupler ses intérêts. Grâce à son effet de levier, le future peut optimiser le portefeuille d’un investisseur. Si l’étude du marché est bien faite, les fluctuations, les performances peuvent s’enchainer.
Contrat à terme : attention aux revers
Les futures sont des produits d’investissement, ce qui signifie qu’ils comportent également des risques. À l’opposé de l’effet de levier, un future mal négocié peut entraîner des pertes de gains énormes. L’investisseur doit donc faire attention à la nature du sous-jacent. S’il est volatile, l’investisseur fera face à beaucoup d’appels de marge. Cela pourrait lui faire perdre tout son investissement.